Elsie Reford, une pionnière de l’écologie

Ne pas savoir ce qu’on vient chercher, partir avec le désir de fouler les terres québécoises et puis petit à petit au cours du voyage les choses se précisent sans bruit. Grâce aux rencontres et aux lieux explorés. Aux liens tissés entre chacun des temps du voyage. Un lieu en amenant un autre, une rencontre une idée de visite.

Vous aimez les jardins historiques allez voir le Reford Gardens à Grand-Métis, nous suggère Carole. C’est à une dizaine de kilomètres de Sainte-Flavie. Jonglant entre les averses, on arpente avec bonheur les différents espaces du jardin. Le Jardin du ruisseau, le Jardin des pavots bleus, l’Allée des azalées, le Potager d’Elsie, le Musée d’outils de jardinage, l’Allée royale, le Jardin de la villa, l’Arboretum, la Terrasse fleurie, le Jardin des pommiers, l’Allée des gentianes, le Jardin des alpines, le Jardin des primevères, le Pré fleuri. La promenade est douce en cette après-midi grise, les différents verts du jardin vibrent intensément et se répondent. Comme s’ils jouaient à celui qui allait être le plus vert et nous taper dans l’œil ! On est venues pour le jardin certes merveilleux, mais celle qui nous a fascinées c’est sa créatrice, Elsie Reford (1872-1967) une bourgeoise de la bonne société anglo-montréalaise.

Elsie Redford dans son jardin de Métis

Elsie aimait pêcher le saumon à Grand Métis pendant l’été. Elle aimait aussi l’équitation, le canot, la musique et la chasse. Après une intervention chirurgicale, son médecin lui conseille de modérer ses activités physiques et lui suggère l’horticulture. Elsie se lance dans l’aventure avec la même frénésie et la même énergie que pour ses activités sportives. Elle élabore les plans du jardin, supervise les travaux, creuse, construit des murs de pierre, déplace des arbres, fait transporter des roches trouvées dans les champs avoisinants. En trois décennies, le simple pavillon de pêche et sa forêt d’épinettes se transforme en un jardin qui deviendra l’une des plus importantes collections de végétaux de l’époque ! Elle tient quotidiennement son carnet de jardin tous les jours pendant près de trente ans. A sa lecture des spécialistes la qualifient de pionnière de l’écologie.

Voyager pour ces rencontres imprévues. Avec des personnages historiques ou des personnes réelles qui ont fait et font encore le pays. Même si elles sont furtives, ces rencontres sont source d’enrichissement, de réflexions, d’éveil au monde.