Un livre qui traite d’une catastrophe, un livre sur une révolution, s’interrompra forcément au milieu, même si le contenu court au-delà des événements. Parce qu’une catastrophe, une révolution, une guerre, ne sont jamais terminées au moment où elles s’achèvent. Elles se prolongent encore longtemps. Cette chronique ne peut donc pas se terminer ; elle ne peut qu’être interrompue. A ce livre il manquera toujours une suite. La suite de la réalité. Qu’elle soit tragique ou heureuse. Au bout du compte, je ne suis pas parvenue à donner une fin heureuse à ce livre. Puisque la fin n’existe pas.
Ryoko Sekiguchi – Chronique japonaise – P.O.L. 2011