
Pourtant le coucher de soleil était prometteur ! Un dégradé d’orangé et rose, des traces carmin, le tout parsemé de lignes jaunes scintillantes. Petit à petit, sans crier gare, l’équilibre se rompt. Le majestueux coucher de soleil se laisse gagner par un nuage monstrueux, telle une coulée de lave. Volcanique.
Apparaît un nuage-diplodocus formé d’écailles.
Grossissent à vue d’œil les écailles.
Envahissent l’espace.
Se forme une tête allongée à l’avant de la masse nuageuse difforme.
Se multiplient les écailles, encore et toujours.
Se lèvent des bras.
Se teintent de beige, les couleurs chaudes des nuages.
Virent les couleurs.
Se colorent de marron.
Virent au cuivre, les rouges et orangés.
Deviennent caramel et brun miel.
Tel un flux de lave, des touches de noir envahissent les marrons chauds.
Les couleurs de coucher de soleil se rompent, se cassent.
S’atténuent les tons chauds.
Foncent les rouges.
De plus en plus abondants les noirs.
Bruns deviennent les nuages de début de nuit.
Deux petits nuages blancs-gris-orangé ont pourtant tenté de résister. Un court instant avant de s’éteindre. Auront-ils la force de revenir demain ? Revenir pour accomplir leur mission de petits nuages gris-blanc ; celle de prendre à l’heure du coucher du soleil, de subtiles couleurs chaudes de gris colorés ; celle de donner un peu de poésie à ce monde en péril.
Ce soir le spectacle du ciel de fin de journée de début de nuit est àl’image du monde, il n’est que camaïeu de brun, toute une gamme du plus léger au presque noir.
Merci.
Pourquoi n’etait-ce pas poétique ? Car trop dramatique ? La poésie ne peut elle pas être dramatique ?
Ce sont de vraies questions.
Magnifique. Envie de plonger dans la lave des nuages.