Blog Fragments d'un voyage au Québec

1/26 – Se prendre pour Thelma et Louise

Dès la descente de l’avion, on sait que l’on est sur un autre continent. Que la manière de vivre et d’habiter l’espace est différente de celle de l’Europe. Comprendre dès les premiers jours ce que signifie vivre à sept millions d’habitants sur une superficie équivalente à trois fois celle de la France. Parcourir les centres urbains de Montréal et Québec très denses et puis sortir de la ville et être dès les premiers kilomètres en contact avec la nature. Des parcs nationaux et des espaces naturels à l’infini sans espaces urbanisés.

Fleuve Saint-Laurent – 2014

Ressentir la présence de l’eau sous toutes ses formes, rafales de pluie, embruns, lacs et rivières. Et celle du plus majestueux d’entre eux le Saint-Laurent ! Fascinée par la présence de l’eau, on le sera tout au long du voyage. La veille du retour en France, à la question d’un montréalais : qu’avez-vous préféré pendant notre voyage ? En chœur sans nous concerter ma compagne de voyage et moi répondons : le Saint-Laurent. Déplier la carte du Québec, voir une multitude de petits points bleus figurant les lacs, de lignes bleues pour les rivières, et avoir l’impression qu’il y a plus d’eau que de terre dans ce pays. Constater que l’humain s’est installé essentiellement le long du Saint-Laurent, du fjord du Saguenay et en Gaspésie, là où l’eau est présente.

Voyager au Québec avec les transports en commun n’est pas chose aisée. Décider alors de louer une voiture à Québec et partir pour un road-movie. Quatre semaines à arpenter les routes de la belle province. L’itinéraire du voyage n’est pas très original. Semblable à celui emprunté par des milliers de touristes. Les plus aventureux prennent la route vers le Grand Nord, les autres comme nous, la route côtière qui file vers la Gaspésie.

Choisir cette route côtière et jouer à cache-cache avec le Saint-Laurent sur sa rive nord. La quitter quelques jours pour explorer la région du Fjord du Saguenay. La retrouver puis monter sur un traversier à Godbout direction Matane en Gaspésie, la péninsule à l’extrême Est du pays. Aller au bout du monde jusqu’à Gaspé, être face au golfe St-Laurent. Repartir à Québec en suivant sa rive Sud. Visiter les parcs nationaux du Saguenay, du Bic ou du Forillon. Aller observer les baleines à Tadoussac, les fous de Bassan sur l’île Bonaventure, louer un chalet dans un camping écolo. Faire des rencontres lors des séjours chez l’habitant ou dans les auberges de jeunesse. Visiter des musées, arpenter Québec et Montréal, marcher, rouler et écouter dans l’autoradio à tue-tête les chanteur.se.s québécois.e.s. Celles et ceux avec qui nous rêvions à l’adolescence du Québec. Encore un peu on se prendrait pour Thelma et Louise qui roulent vers le bout du monde sans plus penser ni aux petits tracas du quotidien ni à la routine de la vie. Ni au travail ni à l’engagement militant. Juste prendre le temps comme il vient.

Le Saint-Laurent à l’Anse-aux-Griffons Gaspésie

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