Blog Fragments d'un voyage au Québec

13/26 – Pourquoi écrire ce voyage ? Parce que Joséphine Bacon…

Bonheur intellectuel de découvrir cette autre façon de voyager grâce à la grande richesse documentaire qu’offrent certains sites de musée ! Écouter des vidéos et se dire que le changement climatique nous obligera à voyager autrement. Alors qu’à l’heure où j’écris ces lignes en juillet 2022, des centaines d’hectares de forêts de Gironde sont en train de brûler, je m’interroge : retournerai-je un jour au Québec ? Prendrai-je encore l’avion pour voyager ?

Traversier entre Godbout et Matane

Un peu plus tard dans la journée, je vois passer sur les réseaux sociaux une publication de Joséphine Bacon, la poétesse innue évoquée à plusieurs reprises dans ce récit. Sans ce voyage je n’aurais jamais eu accès à sa poésie, à sa parole sur la mémoire de son peuple, à la spiritualité du peuple Innu. Bonheur aujourd’hui de découvrir ce nouveau poème écrit à l’occasion d’un spectacle Le Grand Solstice, un projet extraordinaire et rassembleur dit-elle, créé et produit par la talentueuse et inspirante artiste Inuk, Elisapie. Encore une artiste à découvrir !

Lentement je me dirige vers l’horizon

Mon mystère

Je vous regarde grandir

J’écoute vos rires

Le silence de vos larmes

Qui perlent vos joues

Mes pas lents avancent

Vers Nutshimit

Où je vous imagine demain

Dans l’irréel de mon rêve

Je suis hier

Vous êtes aujourd’hui

Demain l’espoir patientera

Vos premiers pas

Qui feront résonner

Notre Terre

Joséphine Bacon – A nos enfants – juin 2022

Poursuivre le récit de ce voyage, par petites touches, par flashs.

Sur la route Nord qui longe le Saint-Laurent en Gaspésie après sa traversée entre Godbout et Matane. Roulons vers Percé, le Lands’End, le point le plus à l’Est de ce voyage. La journée est fraîche pour un mois d’août, 15 degrés, mais le picnic en extérieur est inévitable. Le guide Lonely Planet conseille à Mont-Louis Atkins frères, une poissonnerie et atelier de fumaison incontournables avec de succulents produits de la mer fumés à froid artisanalement, saumon, maquereau au poivre…

Une photo de ma compagne de voyage immortalise ce souvenir. Elle est attablée face au Saint-Laurent emmitouflée dans sa polaire et coupe-vent. En toile de fonds les collines abruptes du Parc national de Gaspésie. Le Saint-Laurent est gris reflet du ciel aux nuages sombres. Ses rives sont parsemées de petites maisons blanches aux toits d’ardoise. Sur la table de picnic en bois, posée sur un tapis d’herbe vert tendre, un magnifique pavé de saumon fumé. Les températures ne sont pas ressenties de la même manière quand on voyage. Par 15°, jamais nous ne pique-niquerions sur les quais de Bordeaux.

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