Blog Fragments d'un voyage au Québec

16/26 – Mixité et diversité à Québec

Vieux rêve de visiter la mythique ville de Québec ! Un rêve qui remonte à l’adolescence, une image de la ville imprimée dans la mémoire sans doute enjolivée par les textes de chanteur.se.s québécois.es qui envahissent les ondes radiophoniques et ma discothèque personnelle dans les années 70. Félix Leclerc, Robert Charlebois, Gilles Vigneault et Quand les Hommes vivront d’amour ! Pauline Julien, Diane Dufresne, Fabienne Thibault et tant d’autres !

Déception à l’arrivée : pas très séduisante au premier abord cette ville de Québec. Trop belle, trop léchée, trop envahie par des hordes de touristes, trop de restaurants, trop d’hôtels, trop de magasins de souvenirs et de boutiques d’artisans. C’est l’impression que nous laisse le premier jour, la visite du centre historique du Vieux Québec. Comme figé et endormi par son classement au Patrimoine mondial de l’Unesco. Un décor de théâtre. On le saura plus tard les Québécois.es fuient ce quartier qui ne leur ressemble pas. Un vieux Québec qui a du mal à trouver son identité. Se donnant des airs d’Édimbourg : normal une partie de ce quartier date de l’époque de la colonisation anglaise. Et des airs de vallée de la Loire : normal les châteaux de la Loire ont servi de modèle pour la construction de l’imposant château Frontenac qui domine la ville. Plus photogénique de loin que de près avec son imposante toiture à forte pente en cuivre verdit avec le temps. Certains Québécois disent, c’est un peu notre Tour Eiffel !

Erreur de voyageuses d’avoir commencé la visite de la ville par celle du Vieux Québec. On pose alors les guides et c’est dans les détails, les pas de côté, la déambulation au hasard des chemins de traverse que la ville se révèle, qu’elle est attachante, qu’elle nous passionne.

Le quartier St-Jean-Baptiste a connu une histoire mouvementée. Couvert de terres agricoles concédées à l’époque de la colonisation à des colons ou des communautés religieuses. Faubourg loti dès le 17e siècle, il accueille des artisans, des tanneurs, des charretiers et des ouvriers. Ravagé par de grands incendies au 19e, comme une grande partie de la ville construite majoritairement en bois, il est reconstruit et garde son identité.

Revoir les photos du voyage et se souvenir de la richesse des couleurs des façades de briques peintes, menuiseries et portes. Façades rouge brique, menuiseries oranges et bleues. Façade jaune canari ou orange aux menuiseries vert olive ou rose. Série de façades bleu ardoise, vert gris, saumon ou rose. Un impressionnant enchevêtrement de fils électriques, traversant les rues, donne à ce quartier une atmosphère d’un autre temps. Sans doute impossible d’enfouir ces fils dans une ville au sol gelé plus de quatre mois par an ! Hier, quartier populaire habité par des artisans et des commerçants, aujourd’hui, quartier d’artistes, animé et tolérant, ouvert à la mixité et à la diversité sous toutes ses formes précise le site de l’Office de tourisme.

Une accumulation de petits signes découverts au hasard de nos pérégrinations disent cette diversité et cette tolérance. Comme ces affiches sauvages de petit format collées un peu partout annonçant une manifestation d’autodéfense féministe non mixte, ouverte aux femmes queer et aux trans. Ou une Manif pour le Droit à manifester sans être obligé d’avertir à l’avance et de donner le trajet.

Un matin, on tombe nez à nez avec des photos géantes en noir et blanc parsemées sur les murs de bâtiments d’habitation de la rue Saint-Jean. Des portraits grand format de personnes LGBT+, accompagné.e.s de leurs témoignages de tout aussi grand format. Les visages de la fierté du photographe Guillaume D. Cyr, une exposition pour expliquer ce qui a changé pour elles à un moment donné de leur vie.

JE SUIS FIER QUE MON PÈRE S’IMPLIQUE CHEZ GRIS QUÉBEC UN ORGANISME LGBT. C’EST COMME LE SUMMUM DE L’ACCEPTATION. SÉBASTIEN

QUAND J’AI DIT À MA MÈRE, MAMAN J’SUIS UN GARÇON DANS UN CORPS DE FILLE, ELLE A SIMPLEMENT RÉPONDU, ON LE SAVAIT DÉJÀ. ZACH

Quand j’ai fait mon coming out à mes parents ils m’ont répondu que ça ne changerait rien qu’ils m’aimeraient toujours. Benjamin

A LA SUITE DU COMING OUT DE MON PÈRE, JE SUIS ALLÉE À MA PREMIÈRE FIERTÉ GAIE OÙ J’AI VU DES FAMILLES COMME LA MIENNE. JE ME SUIS SENTIE MOINS SEULE. DEPUIS CE TEMPS LE MILIEU LGBT EST MA COMMUNAUTÉ D’APPARTENANCE PRINCIPALE. ANNE-SOPHIE

Bonheur de nos découvertes au hasard des rues, bonheur de porter un autre regard sur la ville !

A suivre 17/25 – Québec se révèle

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