Blog Fragments d'un voyage au Québec

24/26 – Ecrire pour ne pas oublier

En cette semaine d’actualité papale au Québec, me sentir particulièrement connectée au monde. Continuer à lire la presse et à surfer sur internet. Tâtonner. Écrire pour ne pas oublier. Lire qu’aujourd’hui la situation des autochtones est toujours difficile. Alcoolisme, toxicomanie, violence, nombreux problèmes intergénérationnels. Résultant en grande partie de l’époque des pensionnats.

Découvrir que de nouvelles commissions voient le jour. Pour renforcer et poursuivre les travaux de la commission vérité et réconciliation. Celle sur les relations entre les Autochtones et certains services publics se penche sur le racisme entre les autochtones du Québec, l’administration et la police.

Comment est-il possible qu’en 2022, on doive encore faire face à des situations d’intolérance, de racisme et de discrimination raciale envers les Peuples Premiers ? Un relent de la Loi sur les Indiens de 1886 dont lobjectif principal était de forcer les peuples des Premières Nations à abandonner leur culture et à adopter un style de vie euro-canadien ? Des conséquences de l’histoire du colonialisme sans aucun doute.

Au fil de mes recherches je découvre sans surprise que les femmes amérindiennes sont très actives dans les luttes pour la défense des Droits. Des exemples ? Celui de l’association Femmes Autochtones du Québec Inc. qui représente les femmes vivant en milieu urbain et se mobilise sur différentes thématique. Droit de l’enfance. Contrôle de la protection de la jeunesse des communautés autochtones. Enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Discrimination basée sur le genre. Amélioration du leadership des femmes. Empowerment à travers le programme Gouvernance autochtone au féminin.

Je croise ces informations avec mes souvenirs et les notes prises pendant le voyage. C’est Soleria la première qui nous a parlé des luttes menées avec force par les populations amérindiennes contre la construction, à travers le Canada, d’oléoducs transportant des hydrocarbures. Un tracé défini sans prise en compte ni des Terres des Réserves, ni des terres sacrées, ni des milieux naturels. Je me souviens qu’elle avait souligné le rôle déterminant des femmes dans ces luttes et dans l’organisation des marches de protestations.

Être émue par les récits des luttes. Comme celle des Innus contre le projet d’exploitation d’hydrocarbures sur l’île d’Anticosti dans le golfe du Saint-Laurent. Le gouvernement du Québec avait donné des permis d’exploitation sans aucune consultation des populations locales. Pour alerter l’opinion publique québécoise, les dirigeants autochtones ont construit une alliance avec la communauté non autochtone de l’île. Devant le tollé général, le gouvernement n’a pas eu d’autre choix que d’annuler le permis de l’entreprise, qui a dû interrompre les travaux.

Ou celui des communautés innues du nord du Saint-Laurent qui se disent prêtes à entamer des poursuites judiciaires pour empêcher la construction d’un projet de gazoduc de l’Ouest canadien jusqu’à Port Saguenay au Québec. A plusieurs reprises le tracé proposé traverserait des terres amérindiennes et des espaces naturels remarquables. Pour eux, accepter un projet qui pourrait poser des menaces environnementales irait à l’encontre de leurs valeurs ancestrales.

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